LSA
– le 02 décembre 2021
Les marques ont massivement démarché leurs clients et prospects pour accroître le volume mais aussi le panier moyen des ventes. Le consommateur s’est souvent retrouvé sous pression car chacun a voulu capter son attention dans un contexte concurrentiel accru : bannière sur les sites internet, posts sponsorisés, partenariats avec influenceurs, emailing, SMS, whatsapp et autres. La sollicitation est partout et passe par tous les canaux digitaux. Cette stratégie visant à maximiser la visibilité et la rentabilité coûte que coûte, se réclame souvent d’une augmentation de la conversion : plus d’inscription, plus de recrutement, plus de visite, plus de chiffre d’affaires. Le taux de conversion est utilisé comme l’un des indicateurs clés de la performance d’une campagne de démarchage.
Un ciblage déficient
Somme toute, il est possible de justifier l’intérêt économique d’une réduction raisonnée des sollicitations : « cibler moins pour cibler mieux » Or, le ciblage marketing repose en majeure partie sur des scores calculés par les analystes, en amont ou a posteriori d’une campagne. Les chiffres obtenus ne sont pas rigoureusement adaptés au problème complexe auquel ils souhaitent répondre : ils proposent une approche globale permettant de mesurer la corrélation entre sollicitations et réactions observées des clients. Par exemple, pour une newsletter, on s’intéresse aux taux d’ouverture, taux de clic, rapport clic sur ouverture, taux de désabonnement, … Les informations obtenues ne décrivent pas
les comportements des individus mais plutôt la moyenne des réactions. Le but fondamental d’une démarche commerciale est le plus souvent de chercher à déclencher chez le client une réponse spécifique (clic, création d’un compte client, achat, obtention de son avis). Certains modèles basiques d’estimation individuelle sont parfois utilisés mais découlent rarement d’un raisonnement scientifique rigoureux.
L’inférence causale au service du marketing
L’uplift : optimisation du ROI
La finalité de cette analyse est à contre-courant de certaines stratégies marketing — se limiter à cibler les personnes réceptives -, permet de générer, selon les cas, autant ou plus de vente pour un coût marketing plus faible. L’uplift a comme caractéristique intrinsèque et vocation de maximiser le ROI d’une campagne marketing. Le bilan est positif pour chacun puisque les ventes augmentent avec des coûts de démarchage en baisse. De surcroît, l’empreinte carbone de la marque décroît, le consommateur voit le nombre de sollicitations diminuer et leur pertinence s’améliorer ! Cette méthode de pointe aux promesses séduisantes est un sujet de R&D actuel, sur lequel de grandes entreprises telles Uber et Criteo – sans oublier Square — mobilisent des équipes de chercheurs.
Le changement brutal engendré par la crise a nécessité des réactions rapides et radicales de la part des marques. Les points positifs sont que les marques ont acquis de la maturité et de la maîtrise concernant l’animation de leur clientèle, d’une part, et, d’autre part, qu’elles peuvent recourir à des nouveaux outils tels que l’uplift pour faire le bilan des actions menées. Ainsi peuvent-elles envisager de concilier l’optimisation du ROI avec un démarchage pertinent et responsable.
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