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Environnement Magazine

– le 25 août 2022

Si les vacances représentent l’occasion de souffler et de respirer, qu’en est-il pour la planète ? 

La France, connue pour son attrait touristique, se positionne régulièrement à la première place des destinations (1). Avec près de 168 milliards d’euros en 2018, ce secteur d’activité représente 7,4% du PIB français. Malheureusement, cette activité impacte négativement l’environnement puisque sur la même période, elle occasionne 11% des émissions de GES en France (2).

En cause ? 80% des émissions du secteur touristique proviennent du transport (modes de déplacement très carbonés), suivi par l’hébergement (logements énergivores ou consommation excessive de l’énergie (3) ) et l’acquisition de biens touristiques (manque de sobriété dans nos actes d’achat). Ces derniers facteurs représentant 7% chacun.

Un premier levier d’action : repenser nos déplacements

Planifier des vacances plus responsables nécessite en premier lieu de repenser le trajet. Aujourd’hui, plusieurs alternatives s’offrent à nous afin de partir tout en réduisant l’impact environnemental. L’avion étant de loin le moyen de transport le plus polluant, privilégier le train émettrait jusqu’à 80 fois moins de CO2e ! De même, préférer le train à la voiture polluerait jusqu’à 8 fois moins (4). D’autant plus qu’en 2022, le train de nuit revient sur le devant de la scène avec une augmentation du nombre de lignes en France et en Europe (5).

Une autre alternative : opter pour le voyage par étape, en vélo par exemple. Aujourd’hui, beaucoup de touristes relèvent ce défi et réalisent de tels voyages multi-destinations pour les vacances permettant de vivre une expérience à part entière. Cela permet de ralentir le trajet pour prolonger le plaisir en découvrant plusieurs villes et lieux, tout en étant autonome sur l’itinéraire. Une option certes moins classique, mais bonne pour la santé et pour la planète !

Pour les moins téméraires, il est également possible d’alterner plusieurs modes de transports peu carbonés au cours du voyage. À cet effet, l’ADEME a élaboré un calculateur permettant de prendre conscience des émissions de carbone causées par nos déplacements selon notre type de transport.

De nouveaux modes de tourisme

Un autre moyen simple de réduire son empreinte en période de vacances est d’éviter le tourisme de masse et de voyager local, en allant à la découverte de sa propre ville ou région. Ce mode de tourisme s’est imposé comme un véritable concept aux Etats-Unis : le « stay-cation » (6). Cette pratique permet de limiter son empreinte carbone en plus d’être un format économique. Plusieurs régions ont déjà misé sur ce type de tourisme. Par exemple, les régions Centre Val de Loire et Pays de la Loire proposent un parcours cyclotouristique de plus de 900 km : « La Loire à vélo » (7). Un mode de tourisme qui allie découverte, sport, culture mais aussi respect de l’environnement.

Pour alléger la facture carbone, nous pouvons aussi adopter un tourisme durable et responsable. Cette forme de tourisme se base sur des offres, des modes de déplacement et de consommation écoresponsables, c’est-à-dire respectueux de l’environnement et de la société (à travers l’offre d’hébergement et les circuits touristiques proposés notamment). C’est une manière d’aborder ses vacances sous une approche plus écologique et d’adopter des petits gestes simples : manger local (et ainsi découvrir les spécialités régionales et de saison), ou encore privilégier les hébergements labellisés (« Flocon vert » (8), « Pavillon bleu » (9), « La clef verte » (10), « Gîte Panda » (11) ).

L’écotourisme, quant à lui, a une portée plus globale. En effet, ce tourisme d’un nouveau genre a pour objectif d’avoir un impact positif pour l’économie locale. Enfin, l’écovolontariat propose aux vacanciers de profiter de cette pause dans leur agenda pour devenir bénévole et participer à des projets collaboratifs visant à préserver et valoriser la biodiversité dans un milieu donné.

Si 62% des Français se disent soucieux de l’environnement lorsqu’ils voyagent (12), des progrès restent à faire. Des solutions émergent, qu’elles soient à destination des acteurs du tourisme, des vacanciers ou encore de tissu économique et social local. Et puisque l’urgence climatique ne prend pas de vacances, il est plus que nécessaire d’opter pour une forme de tourisme plus responsable dès à présent.

Sources

(1) https://reviews.tn/wiki/quel-est-le-pays-le-plus-visite-au-monde-en-2021–3/
(2) [Infographie] Le tourisme génère 11 % des émissions de gaz à effet de serre de la France
(3) https://presse.ademe.fr/2021/06/le-tourisme-durable-en-france-un-levier-de-relance-ecologique.html(
(4) https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/vacances-loisirs/ete/transports-envies-dailleurs
(5) https://www.ecologie.gouv.fr/train-nuit#scroll-nav__2
(6) Néologisme qui vient de la contraction de « stay » (rester) et « vacation » (vacances)
(7) Loire à vélo
(8) Label “Flocon Vert”
(9) Label “Pavillon bleu”
(10) Label “La Clef Verte”
(11) Label “Gîte Panda”
(12) https://www.air-journal.fr/2019–12-08-tourisme-61-des-francais-sont-soucieux-de-lenvironnement-lorsquils-voyagent-5216780.html

Par Kézia Kobana, Sarah Daymier et Marion Dufour, Consultantes Square Management.

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