Le Courrier Financier
– le 29 Septembre 2023
Une affaire de stratégie commerciale
Pourquoi ? Parce que ces deux entreprises n’ont pas adopté la même stratégie commerciale : si LVMH cible une clientèle haut de gamme, Hermès vise quant à elle une clientèle suffisamment fortunée pour être peu regardante sur les prix, quel que soit le contexte économique. La seconde peut répercuter l’intégralité de la hausse de ses coûts de production sur ses prix de vente alors que la première doit contrôler ses prix.
Le pricing-power contre l’inflation
Le groupe annonce que ce qui limite aujourd’hui les ventes est que ses sous-traitants n’arrivent pas à suivre la hausse de la demande. Cette limitation des livraisons peut également être volontaire, comme dans le cas de Ferrari où malgré une stagnation des volumes de vente (+3,7 % entre les premiers semestres 2022 et 2023) la société se paie le luxe d’une augmentation de son chiffre d’affaires de 17 % et de ses profits de 29 %.
Avec un prix de vente moyen par véhicule en hausse de 15 % entre les premiers semestres 2022 et 2023, la société a même abaissé la part du coût de construction de ses voitures de 52,6 % à 49,2 % du prix de vente. Ferrari n’a donc pas pâti de cette période d’inflation, bien au contraire.
Quels relais de croissance pour le luxe ?
Sur le maintien du pricing power la réponse semble être oui. Nul doute que le monde de demain comportera toujours des clients très fortunés et que l’attrait de marques comme Ferrari ou Hermès perdurera. Pour ce qui est des conditions de croissance, une analyse de la stratégie de l’entreprise est nécessaire.
Peu nombreuses sont les entreprises qui se limitent à de très faibles volumes de ventes et les marges actuellement très élevées (près de 22 % de marge nette pour Ferrari, un plus haut historique) nous semblent peu propices à évoluer significativement. Le relais de croissance semble passer par une hausse des volumes.
Perspectives d’avenir pour investir
Mais cet écart de ratios de valorisation semble être peu tenable et ce, d’autant plus que les perspectives sectorielles des bateaux de plaisance sont bien plus encouragées par l’air du temps que celles des voitures de sports ultra polluantes. L’investisseur, particulier ou professionnel, aurait donc tout intérêt à se pencher sur ces secteurs encore peu suivis et offrant de formidables perspectives d’avenir.
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