Economie Matin
– le 30 avril 2021
Les accords de Paris de 2015, qui prévoient de limiter à 1.5°C le réchauffement climatique sur la planète d’ici 2050 et la réduction significative des émissions de gaz à effet de serre (GES) afin d’atteindre l’objectif de neutralité carbone, a donné le coup d’envoi à une transformation progressive des entreprises vers un modèle économique plus respectueux de l’environnement.
À la suite d’une consultation publique, la BCE a publié la version finale du guide relatif aux risques climatiques et environnementaux, avec pour objectif « une gestion sûre et prudente de ces risques dans le cadre prudentiel actuel ». Le rapport souligne le besoin de transparence et l’importance d’intégrer le risque climatique au coeur de la gouvernance. Dans son communiqué, la BCE « va demander aux banques de s’auto-évaluer par rapport aux attentes prudentielles définies dans le guide ».
Mesurer l’impact climatique dans le processus d’octroi de crédit et dans la gestion des risques
Les établissements bancaires sont en réalité indirectement confrontés à 2 risques majeurs : le risque physique, lié aux phénomènes chroniques comme la perte de biodiversité ou la déforestation mais aussi aux phénomènes temporaires comme les épisodes d’inondations ou de sécheresse. Le risque de transition désigne la perte engendrée directement ou indirectement par l’exposition aux actifs carbonés. Ce risque est par exemple lié à l’adaptation brutale aux politiques en faveur de la transition écologique, au progrès technologique et à la sensibilité plus élevée de l’opinion publique pour la finance durable.
Les banques sont confrontées à plusieurs obstacles dans l’évaluation de ces risques : le manque d’indicateurs fiables, de données historiques pertinentes et abondantes, ainsi que la difficulté à prédire l’évolution du risque climatique à long terme et les conséquences sur l’économie réelle.
Intégration du risque climatique dans les exercices de stress tests réglementaire
Compte-tenu de la pression réglementaire et d’une sensibilisation grandissante d’une partie de la population pour les questions écologiques, 2021 est une année charnière pour les établissements bancaires. Au-delà du devoir de transparence, c’est aussi la capacité de résilience du modèle bancaire qui est en jeu.