Le Courrier Financier
Compenser la faible valeur du crédit
Également, les établissements bancaires ont profité de conditions de marché favorables — comme la hausse de la valeur des actifs et volatilité résultant de périodes d’incertitudes — pour renforcer leurs revenus issus des activités de marché. Néanmoins, face au ralentissement de la croissance des revenus bancaires, la maîtrise des coûts s’est imposée comme le seul levier sur lequel les institutions aient encore la main. Les établissements de la place ont adapté leur modèle, afin de maintenir leur niveau de profitabilité et garantir un retour sur investissement suffisamment attrayant pour l’investisseur.
La digitalisation : bourreau des coûts
Les banques ont réduit le poids de la structure et le nombre d’agences physiques, mais aussi sur les services financiers avec une accélération de la digitalisation des services et des process internes. Cependant, cette digitalisation, sensée porter ses fruits à moyen terme, reste complexe et coûteuse à mettre en œuvre au sein des organisations.
Baisser les coûts sans baisser la qualité
Les différentes vagues d’offshoring et le turnover associé de ces dernières années ont accéléré une perte de connaissance sur certains sujets. A cela, s’ajoute des politiques RH qui ne sont pas suffisamment incitatives pour attirer et conserver les meilleurs profils. C’est ainsi, que la baisse d’attractivité dans le recrutement de nouveaux profils et la perte de maîtrise sur certains sujets structurants — résultant d’une politique de baisse des coûts et d’investissement — sont devenus des enjeux supplémentaires à prendre en compte dans l’équation.
Le poids de l’évolution réglementaire
Ce besoin ne pourrait que s’étendre, dans la mesure où une période de consolidation dans les prochaines années est à prévoir. De manière générale, les politiques de réduction des coûts font souvent face à une problématique de « time to market ». La durée de mise en place de telles actions met du temps à porter ses fruits. De plus, le manque de stabilité et le turnover du management pèsent parfois sur les plans d’efficacité opérationnel dessinés sur plusieurs années. De quoi remettre en cause leur efficacité et les effets escomptés.
Conséquences de la hausse des taux
Une meilleure profitabilité des activités de crédit pourrait venir consolider les bons résultats dégagés sur les activités de marché et les commissions, tout en continuant de renforcer les efforts d’assainissement de leur bilan entrepris ces dernières années. Cependant, face à la future hausse des taux et le retour de marges plus confortables, les institutions se retrouvent face à de nouveaux défis. Le retour de l’inflation et la potentielle augmentation des défauts qui en découle poussent les banques à maîtriser leur coût du risque.
Néanmoins, pressées de devoir continuer l’implémentation de leur transformation, aussi bien digitale que règlementaire, les établissements bancaires ne pourront pas se permettre de faire l’impasse sur de nouvelles dépenses, indispensables à leur compétitivité. La culture du « cost killing » reste très implantée dans le secteur bancaire. Les nouvelles possibilités qu’offrent des avancées technologiques telles que l’intelligence artificielle (AI) risque malgré tout d’accentuer la tendance initiée post 2008.
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