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Big data et objet connectés, quels usages pour les assureurs ?
Le big data se décrit également à travers ses «3V» : le volume qui fait référence à la quantité de données ; la variété portant sur la constitution des données (structurées et non structurées) et nécessitant des traitements spécifiques (data mining) ; et enfin la vélocité qui correspond à la vitesse de circulation des données et leur traitement en temps réel.
A ces « 3V » s’ajoute la valeur tirée de ces données. En effet, une fois collectée, la donnée n’a pas pour seule vocation d’être stockée. Elle suit un cycle de vie, un parcours, s’enrichit d’informations complémentaires comme nos habitudes quotidiennes ou nos émotions, qui sont des marqueurs forts pour les assureurs.
Avec des données de cette valeur, les assureurs vont pouvoir exploiter au mieux des avantages de l’IA pour :
- Optimiser les processus internes et avoir une meilleure connaissance des profils clients : la mise en place des chatbot, capables de répondre en temps réel à des demandes des assurés permettent aux services de relation client de se concentrer sur des actions à plus forte valeur ajoutée. Les clients trouvent des réponses à leurs questions sans pour autant solliciter systématiquement une intervention humaine ;
- Garantir des indemnisations plus rapides en cas de survenance d’un sinistre : grâce aux données communiquées par l’assuré, l’assureur peut automatiser la prise en charge du sinistre notamment pour les premiers contrôles de fiabilité. Par exemple, des algorithmes ont été développés, rendant possible la détection de fraudes automatisée sur la base de photos ou documents ;
- Analyser la fidélisation des clients en adaptant les produits d’assurance aux habitudes des assurés : des moteurs de suggestions adapteront des propositions de cross-sell selon le profil et le comportement de l’assuré.
Dans le domaine de l’assurance santé, les données santé permettent d’avoir une meilleure connaissance des maladies, de mieux apprécier leurs impacts sur l’Homme et proposer des couvertures plus justes et plus inclusives. Ce qui peut avoir un effet boule de neige et réduire les dépenses dans le secteur de la santé.
Quelques avantages de l’usage du big data
- Meilleures connaissances des profils des clients
- Analyse de la fidélisation en adaptant les produits d’assurance
Par ailleurs, les objets connectés contribuent largement à l’accroissement de la collecte de ces précieuses données, cet or noir du numérique ou encore appelées « matière première du numérique » selon BPI France. Ils sont capables de les stocker et en assurer un traitement primaire.
Estimés à environ 12 milliards en 2021, le nombre des objets connectés atteindra le seuil des 30 milliards d’ici 2025 (Iot Analytics. 2022). Certains assureurs ont recours à ces objectés pour élaborer et mettre sur le marché de nouvelles offres.
L’assurance automobile est le bon exemple via la formule « Pay how you drive ». Il s’agit d’un concept utilisé par des assureurs pour réduire la prime d’assurance des bons conducteurs en guise de récompense pour leur bonne conduite.
Grâce à un boîtier connecté qui est installé sur la voiture de l’assuré, il est possible de collecter un maximum d’informations et adapter la tarification à l’usage réel que le conducteur a de son véhicule. Un scoring du conducteur est ainsi réalisé et intégré dans une plateforme digitale qui modélise en temps réel les primes (exemple de la technologie Drive Safely). Il est également possible de bénéficier d’une évaluation du comportement au volant des conducteurs, suivre leurs trajets et recevoir par le biais du système d’alerte, des conseils de prévention personnalisés pour améliorer leur conduite. Plusieurs assureurs emboiteront progressivement le pas, dans cette course vers la personnalisation de l’offre.
Ainsi présentés, les objets connectés, le big data et l’intelligence artificielle sont interdépendants et forment à eux trois la structure complète de la révolution technologique. L’un étant le point d’entrée de la donnée, le second, considéré comme le carburant alimentant continuellement la machine, et le dernier, le cerveau. Dans cette révolution en marche, la question de la sécurité de la donnée reste une préoccupation essentielle pour les assurés et les organismes de contrôles. De là à limiter les ambitions technologiques des acteurs de la place, la question se pose.
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