L’IA et les LLM réinventent le knowledge management

Imaginez une semaine où il suffit d’adresser une simple question à un assistant virtuel pour obtenir réponse à vos problématiques professionnelles. Pendant cette semaine, plus besoin de passer des heures à fouiller dans d’anciens dossiers, envoyer des mails pour obtenir des informations ou encore attendre plusieurs jours pour qu’une analyse de données puisse être réalisée par l’équipe data.  Cette réalité n’est pas si lointaine grâce à l’évolution rapide des LLM (Large Language Models), comme GPT‑4 d’OpenAI, offrant une nouvelle façon d’appréhender la gestion de la connaissance en entreprise.

Au cours de ces dernières années, jamais l’intégration d’une nouvelle technologie n’a offert autant d’opportunités pour faciliter la gestion de la connaissance. Parmi les applications possibles, citons les bases de connaissances intelligentes, l’automatisation de la documentation ou encore la cross-fertilisation des connaissances entre les métiers. Prenons l’exemple des bases de connaissances interactives. Imaginez un chatbot capable d’accéder à l’ensemble des informations accumulées par votre entreprise, et de vous fournir des réponses et des rapports en temps réel. Plus besoin de générer un ticket JIRA ou de solliciter une étude interne : votre assistant virtuel se charge de vous trouver les réponses adéquates.

Avec leur facilité d’utilisation et leur réactivité, ces chatbots pourraient bien outre-passer les processus et les systèmes actuels d’accès et traitement de la donnée, souvent complexes et chronophages. L’adoption massive de ces LLM a le potentiel d’engendrer de-facto un accroissement de la productivité des collaborateurs et faciliter la prise de décisions.

Bien sûr, l’adoption des LLM soulève des enjeux importants. L’intégration de ces technologies entraînera à court terme de profondes transformations organisationnelles et la mise en place de nouveaux processus de collaboration. Toutefois, malgré l’opportunité que représentent ces LLM, il est essentiel de rester vigilant quant aux risques de biais et de mauvaise interprétation qu’ils peuvent engendrer. Pour cela, il est fondamental de veiller à ce que ces modèles soient correctement entraînés et évalués. Dans ce sens, il est possible de voir émerger des comités d’expert pluridisciplinaires, dont le rôle sera d’établir des consensus sur les traitements fournis par les chatbots.

Par ailleurs, il sera également nécessaire de réguler l’accès aux informations et d’assurer la protection des données sensibles. En effet, de par leur simplicité d’accès et d’usage, ces systèmes peuvent simplifier les modes opératoires d’espionnage industriel. Par exemple, en quelques jours, un nouveau collaborateur pourrait siphonner des données clés d’une organisation au profit d’une autre, et tout cela de manière presque indolore. A court et moyen terme, les LLM sont bien placés pour dessiner le futur du knowledge management. Cette technologie, désormais suffisamment mature et déjà largement adoptée, va faire entrer des secteurs entiers dans une transformation majeure. Les possibilités sont infinies, et il ne tient qu’à nous d’en tirer le meilleur.

Par Yacine Founaqa, Consultant chez Square Management .