L’usine digitale
– le 24 juillet 2020
UNE MODÈLE DEVENU INCONTOURNABLE
Aujourd’hui, tous les géants e‑commerce disposent d’une marketplace. D’ailleurs, ce modèle s’avère parfois plus rentables que ceux du e‑commerce classique (c’est le cas d’Amazon par exemple).
Ce modèle est devenu incontournable pour tous les secteurs. En 2019, c’est près de 2 030 milliards de dollars qui ont été dépensés sur les 100 plus grosses marketplaces dans le monde et près de 58% des ventes en ligne dans le monde sont réalisées sur des marketplaces. Selon Gartner, 75% des achats indirects online seront réalisés sur des marketplaces d’ici à 2022, un potentiel énorme !
Plusieurs types de marketplaces existent. Certaines rassemblent les particuliers, dites « C2C » comme Ebay, Wish ou Vinted. Certaines rassemblent des entreprises qui veulent échanger avec des particuliers et sont dites « B2C », comme Amazon, Uber ou encore Airbnb.
Enfin, il existe des marketplaces dites « B2B » comme Warmango, qui permettent de faire rencontrer des professionnels avec d’autres professionnels. Des marketplaces peuvent également être déployées en interne, au sein d’une structure, afin de rendre plus efficace et rapide les achats. Des entreprises comme Engie ou le groupe Atalian ont eu recours à ce type de modèle pour réorganiser leurs achats.
UN MODÈLE QUI A FAIT SES PREUVES
Le succès de ce modèle repose sur plusieurs facteurs. Pour être efficace, la place de marché doit être déployée sur un marché fragmenté, c’est-à-dire, sur lequel beaucoup d’acteurs sont présents. Elle doit également prendre en compte l’expérience client côté acheteur et côté vendeur, car tous deux sont clients et utilisateurs. D’où l’importance de développement d’une interface optimisée et agréable.
L’entreprise qui souhaite mettre en place ce modèle doit également avoir la capacité de maîtriser sa « marketplace liquidity » (évaluation de la densité, de la demande et de la concentration) et les données (entrantes et sortantes). Enfin, le choix de la technologie utilisée est structurant car il peut permettre de constituer un avantage compétitif vis-à-vis de ses concurrents. Ce choix doit s’accompagner d’une conduite du changement organisée et efficace pour atteindre le succès attendu.
QUELLES OPPORTUNITÉS POUR LE SECTEUR BANCAIRE ?
Ensuite, elles font face à des évolutions significatives dans les services attendus par les clients. Leurs attentes se transforment (immédiateté, personnalisation, fluidité), la demande de plus d’éthique et de sociétal s’accentue (traçabilité, transparence, investissement responsable) et les technologies évoluent (Intelligence artificielle, big data, API-sation). L’écosystème se complexifie, aussi bien du point de vue des acteurs (formalisation d’une relation partenaire/concurrent) que des produits (pour les loisirs, le logement ou encore le transport). Ainsi, il convient de repenser le modèle de service et du relationnel pour renforcer la confiance et limiter l’érosion des revenus.
Le déploiement d’une marketplace peut s’avérer porteur d’opportunités pour les banques traditionnelles, pour plusieurs raisons. D’abord, elle permet de digitaliser davantage l’expérience client. Grâce à une simplification du parcours utilisateur, l’expérience peut être personnalisée et améliorée. Ainsi, l’attrition est limitée et l’image de la banque auprès des clients est renforcée. Ensuite, cette stratégie conduit au développement de nouveaux marchés. En effet, la diversification des produits peut permettre de récupérer un trafic ciblé et assurer une meilleure maîtrise des données.
Enfin, la marketplace peut permettre à la banque de promouvoir et développer son engagement RSE. Celle-ci peut devenir un acteur de l’économie circulaire et collaborative, à l’image de « Kintessia ». Ainsi, le produit financier peut davantage être positionné dans le parcours d’achat et permettre la constitution d’un fichier ciblé de clients potentiels.
Ce modèle apparaît donc comme incontournable pour les banques traditionnelles. Elles doivent s’adapter rapidement à ce nouveau défi, sous peine d’être rattrapées et dépassées par des concurrents plus souples et parfois plus réactifs comme les fintech ou les néo-banques. Leur avenir est en jeu.
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