Journal du net
– le 08 mars 2021
Un marché dominé par des géants
L’essor des « craft beers »
Une guerre des labels
Les indépendants résistent
Toutefois, l’innovation ne s’arrête pas au produit en lui-même : elle réside également dans la distribution de celui-ci. Si les ventes de bières en GMS ont certes augmenté de 8% sur les années 2015–2017, ce qui représente une opportunité de développement considérable, les brasseries artisanales ne misent pas forcément sur ce réseau. Que ce soit en raison des difficultés d’accès, le secteur GMS étant largement dominé par les industriels, ou par conviction et souci de positionnement, les indépendants se tournent vers des circuits alternatifs. Les indépendants préfèrent cibler les cavistes spécialisés, diversifiés, les épiceries fines, ou encore les sites de ventes en ligne. Le réseau cafés-hôtels-restaurants, lui aussi largement verrouillé par les grands groupes, reste un enjeu considérable pour les brasseries artisanales. Afin de contourner ces barrières, elles se tournent alors vers les bars indépendants. Certains vont même jusqu’à ouvrir leurs propres structures : « taprooms » (« tap » = tireuse en anglais) et « brewpub » (pub où la bière est brassée sur place) voient alors le jour ; c’est notamment le cas des brasseries Fauve Craft Beer et BapBap à Paris.
Quel avenir pour les brasseries artisanales ?
Les enjeux du secteur artisanal résident donc dans leurs stratégies de positionnement, de distribution mais surtout d’innovation des produits. Car là où les industriels capitalisent souvent sur les mêmes recettes, les acteurs du secteur craft peuvent démontrer leur potentiel de différenciation à travers un renouvellement régulier de leurs gammes et des produits répondant plus finement aux attentes du marché. Bio, circuits courts, retour au marché local, etc. : les tendances porteuses sont nombreuses. La bière artisanale devient alors un produit raffiné, au même titre que le vin, pour des consommateurs curieux, exigeants et surtout prêts à mettre le prix pour des produits de qualité.
N’étant pas encore arrivé à maturité, ce marché réserve de belles opportunités de croissance à ses acteurs pour les années à venir. Mais alors, quelles stratégies adopter lorsque ces acteurs deviendront trop nombreux ? Est-il possible de rester « artisanal » tout en augmentant la production et la distribution de ses produits ? Autant de questions que les passionné·e·s de houblons devront se poser dans les prochaines années. Ainsi pourront-ils espérer continuer à développer leur activité et conserver leur indépendance vis-à-vis des grands groupes.
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Paru dans RiskAssur