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RiskAssur

– le 16 décembre 2021

D’après une récente étude de la Fédération Française des assurances (FFA), l’augmentation du coût directement lié à l’évolution constante de ces catastrophes naturelles pourrait s’évaluer à 44 milliards d’euros d’ici à 2040. Cela représente alors une réelle menace et constitue de forts enjeux pour les assureurs qui se retrouvent face à la nécessité de sensibiliser la population à un nouveau mode de vie plus responsable en favorisant notamment les produits dit « écologiques » ou « éco-responsables », c’est-à-dire des produits ayant un faible impact environnemental.

Toutefois, cet engagement vers ce nouveau mode de vie est-il accueilli et partagé de façon identique par les différents acteurs de notre société, citoyens, gouvernement ou encore entreprises ?

En effet, pour que cette démarche de changement fonctionne sur du long terme chacun doit se sentir concerné et impliqué en jouant un rôle majeur dans cette co-construction. En ce sens, l’offre assurantielle tente-t-elle de s’adapter à la situation actuelle en proposant des solutions attractives dans leur gamme de produits ?

Le développement des véhicules électriques

Le transport et en particulier les véhicules privés émettant des gaz à effet de serre sont l’une des premières causes du réchauffement climatique au monde. Ainsi, s’est rapidement posé la question de trouver une alternative efficace à cette triste constatation. 

La commercialisation des véhicules électriques représente alors une réelle révolution pour le secteur de l’automobile, bouleversement aussi radical que le passage de la machine à vapeur au moteur à explosion. Ces nouvelles voitures électriques émettent peu ou pas de CO2. Elles constituent une réelle prise de conscience sur le besoin de se tourner vers des véhicules plus responsables et moins nocifs pour notre environnement. Cependant, même si ces véhicules électriques sont caractérisés comme étant moins polluants, ils demandent d’importants coûts de fabrication et ne peuvent être totalement vertueux que si toutes les précautions sanitaires et écologiques sont prises dans la chaîne de production. Rentrent dans ces couts la fabrication de la batterie électrique, l’extraction et le raffinage de ses composants impliquent une consommation importante d’énergie dans les pays où l’extraction des métaux est faite.

En France, la production de ces véhicules a doublé entre 2020 et 2019, pour passer de 42 000 à plus de 110 000 voitures vendues. Cette augmentation s’explique notamment par l’élargissement des gammes proposées avec de nouveaux modèles au design toujours plus attractif et aux performances accrues. 

Les incitations au passage à l’électrique

Le coût d’achat pour une voiture électrique démarre aux alentours de 20 000 €, un prix relativement élevé qui sera toutefois rapidement amortis au cours des années suivantes avec l’absence de carburant. L’achat d’un véhicule électrique est ainsi souvent compensé par un seuil de rentabilité atteint bien plus rapidement que pour un véhicule thermique avec un coût au kilomètre beaucoup plus faible.

Dans le but de soutenir une politique plus responsable, le gouvernement français a annoncé la mise en place d’aides financières afin de favoriser l’achat d’un véhicule propre. Depuis 2007, le Grenelle de l’environnement a permis l’instauration d’un bonus écologique proposé pour l’achat d’un véhicule neuf électrique, hybride rechargeable ou à l’hydrogène. Ce bonus varie entre 3000 et 7000 € selon le prix du véhicule.

A cela vient s’ajouter la prime à la conversion ou « superbonus », aide financière pour l’achat d’un véhicule neuf ou d’occasion, en échange de la mise au rebut de son ancien véhicule. La prime peut aller jusqu’à 5000 € pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable. Il est important de noter qu’il est possible de combiner la prime à la conversion et le bonus écologique. Ainsi, en cumulant ces aides, le montant total peut atteindre jusqu’à 12 000 € pour l’achat d’une voiture électrique particulière neuve. 

La transition écologique est une priorité majeure du Gouvernement. En effet, depuis 2018, près de 1 Million d’euros ont été attribués par l’État dans le cadre de ces aides à l’achat de véhicules propres.

De plus, le plan de relance automobile a pour objectif d’accélérer le déploiement des bornes de recharge pour les véhicules électriques en portant le nombre de points de recharge ouverts au public à 100 000 dès la fin de l’année 2021.

Les véhicules électriques et les assurances

Avec l’augmentation constante des préoccupations environnementales, de nombreux assureurs ont rapidement compris qu’un nouveau besoin apparaissait sur le marché, que la voiture électrique s’imposait désormais comme une solution d’avenir et qu’il était nécessaire de s’adapter en commercialisant une nouvelle offre dédiée à ces nouveaux véhicules propres. 

Comme le Gouvernement, les assureurs apprécient les voitures électriques, qui présentent statiquement beaucoup moins de risques d’accidents et ce pour deux principales raisons :
— L’autonomie de ces véhicules est limitée à quelques centaines de kilomètres, les trajets sont alors plus courts limitant ainsi le risque de survenue d’un sinistre.
— La vitesse d’un véhicule électrique ou hybride est en général moins élevée que celle d’une voiture thermique réduisant de la même façon le risque d’accident.

D’un point de vue technique, les composantes d’une voiture électrique ne sont pas les mêmes que celles d’un modèle thermique standard, réduisant ainsi le risque de mal fonctionnement et donc d’incidents. Toutefois, le moteur électrique et la batterie font partie des éléments qu’il sera important de bien contrôler lors de l’achat.
Malgré tous ces avantages pour les assureurs, et selon une étude du comparateur d’assurances lesfurets.com (Juillet 2021), l’assurance auto n’est pas toujours plus basse pour une voiture électrique que pour son équivalent thermique. Cela est en partie dû au fait que la prime est calculée sur le prix de vente du véhicule, dont la version électrique est souvent plus chère. 

En conclusion, les nombreuses aides gouvernementales et les récompenses accordées aux conducteurs propres permettent de diminuer significativement le prix d’achat d’une voiture électrique, il n’y a pas de réelle incitation du côté des assureurs à passer aux véhicules électriques. A quand la réduction du montant de la prime pour l’assurance auto correspondante ? Ainsi les assureurs prolongeraient les actions du gouvernement en accompagnant les usagers dans leur transition énergétique.

Par Océane Bellet, consultante, et Claudio Ocello, consultant chez Square.

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