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Economie Matin

– le 16 avril 2022

77% des grandes entreprises françaises sont équipées d’un progiciel de gestion intégré.

Quand les directions juridiques voient leur budget stable ces dernières années, il est souvent difficile pour eux de pouvoir se rénover. En effet, la culture majoritairement européenne favorisant la prudence et la non prise de risque n’a pas permis de positionner les directions juridiques comme source d’innovation ni comme vecteur de revenus au sein de leur entreprise.

De plus, avec une culture et une formation universitaire des juristes très scripturale, les progrès méthodologiques de travail ainsi que les nouvelles technologies, ont relayé les directions juridiques à un rôle – ressenti – de gêneur à la bonne continuité des activités économiques de l’entreprise et un passage obligé que l’on préférerait éviter. Franz Frebault, Project Manager chez Square, explique très bien dans son article « Repositionner le contrôle de gestion face aux nouveaux enjeux digitaux », « l’ensemble des fonctions support [sont contraintes] à se réorienter vers des rôles de partenaires de proximité. Reconnaissons-le, sans grand succès ». Or digitaliser les fonctions support pour transformer les directions en véritable « business partner » ainsi que de transformer ces fonctions d’un centre de coût en centre de gain, est aujourd’hui une réponse et une conviction portée par Square management.

Open jur, ou le plus haut niveau de maturité des directions juridiques

Aujourd’hui l’on observe trois niveaux de maturité des Directions Juridiques : « Jur For Jur », « Jur As A Service », et « Open Jur ». Ces trois niveaux démontrent un niveau de maturité technologique et collaboratif distinct des directions juridiques.

« Jur For Jur » sont les réponses organisationnelles et digitales des directions juridiques qui n’existent que pour leur propre utilité. « Jur As A Service » quant à elles, sont les réponses proposées par les directions juridiques à leurs collaborateurs internes à l’entreprises. « Open Jur » permet de proposer à l’ensemble des interlocuteurs internes comme externes à la direction juridique des réponses directes et concrètes conformes aux standards juridiques de l’entreprise

Ainsi avec une direction « Open Jur », l’on observe de nombreux avantages :

Une direction juridique plus ouverte et efficace opérationnellement.

En effet, permettre aux directions juridiques de s’intégrer complétement au centre des enjeux économiques supprimera les intermédiaires, proposera des solutions commerciales plus innovantes et sécurisées et diminuera par la même les allers-retours entre les « contracts managers »/ commerciaux et la Direction juridique.

Une direction juridique plus automatisée.

La mise en place des solutions digitales « open jur » permettra aux directions juridiques de diminuer les activités redondantes et à faible valeur ajoutée, pour se concentrer sur les activités cœurs des directions juridiques. L’on peut évoquer à titre d’illustration la création de documentation contractuelle uniformisée utilisée et consommée par des collaborateurs internes comme externes de l’entreprise et libérant ainsi le temps de validation demandé par les directions juridiques.

Une direction juridique se transformant en centre de gain.

En effet, en rendant plus efficace opérationnellement les directions juridiques dans leurs productions juridiques : analyses juridiques, courriers préformatés, et ceci en les facturant. Ainsi une solution digitale au service premier des directions juridiques et proposé directement à la clientèle de l’entreprise transformerait alors la direction juridique dans un niveau de maturité « open jur » qui permettrait de les convertir en centre de gain.

Installer la direction « open jur » : Les leviers de la réussite

Mobiliser l’ensemble des instances directionnelles.

Mettre en place des solutions digitales dépend grandement de la maturité technologique des entreprises et varie de l’avancée des directions juridiques sur ce sujet. La mise en place de nouveaux outils est donc une action plus ou moins longue qui dépend autant d’une volonté forte de ses instances directionnelles que des moyens mis en place aussi bien d’un point de vue financier, humain et organisationnel.

Cadrer le périmètre et le champ de la transformation.

Une grande préoccupation des directions juridiques est l’exposition qu’une organisation open jur pourrait entrainer. En effet, augmenter la consommation de produits juridiques aurait pour conséquence le risque d’une faille juridique qui pourrait par la suite amener à un préjudice financier conséquent subséquent à une mise en responsabilité de l’entreprise pour la proposition d’un contrat non adapté à la situation juridique d’un client. Il est donc important pour ces entreprises de bien spécifier qu’elles ne sont pas des cabinets d’avocats et la proposition de ce genre de produit n’est qu’une proposition générique et ne peut être adapté à tous les cas spécifiques. En conséquence il est évident qu’une direction juridique ne remplacera jamais un cabinet d’avocat ou un centre juridique pluridisciplinaire. Ceci se justifie car, d’une part, les directions juridiques n’ont pas le pouvoir de prodiguer des conseils juridiques conformément aux législations en vigueurs. D’autre part, elles n’ont pas la capacité, ni la vocation, de fournir ce genre de prestations juridiques. Il ne sera jamais superflu de rappeler que le rôle d’une direction juridique est de protéger son entreprise de tous risques juridiques et contentieux avant tout.

Acculturer les parties prenantes aux nouvelles technologies.

Enfin une direction juridique, comme nous l’avons évoqué plus tôt, a une culture très scripturale. En conséquence, les nouvelles technologies plus digitales sont toujours un cap culturel à passer. C’est pourquoi, ces projets de transformation doivent systématiquement se doter d’un programme de « change management » puissant et efficace dès le début de toute transition vers un modèle open jur.

Par Pierre Huckert, Consultant Senior Square.

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